Inventer la France à Conques : de Viollet-le-Duc à Prosper Mérimée et à Charlemagne. Conférence publique d'Ivan Foletti (Masarykova univerzita, Brno), dans le cadre des journées d'études Conques en Rouergue : constructions mémorielles. Programme ICI

 

Lorsqu’au début du XIXe siècle, les intellectuels français redécouvrent le Moyen Âge chrétien, Conques attire leur attention. L’un des plus célèbres est sans doute Prosper Mérimée (1803-1870), écrivain et inspecteur général des monuments historiques. En raison de l’état de conservation déplorable de l’abbatiale et de l’intérêt pour le monument que Mérimée est parvenu à susciter au sein des milieux parisiens, une longue campagne de restaurations est alors lancée. Les importantes restaurations réalisées à Conques jusqu’à la fin du XIXe siècle doivent être appréhendées à la lumière de ce que l’on appelle « la fabrique de l’art national » et en considérant l’image du Moyen Âge propre au XIXe siècle. À ce titre, Jean-Camille Formigé (1845-1926), l’architecte qui a œuvré à Conques, s’inscrit parfaitement dans la vision du Moyen Âge défendue par Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879).

L’abbatiale de Conques est un monument iconique qui, au XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle, a servi à la fois à la construction de la notion d’art roman et à sa définition. Or les recherches récentes menées sur l’abbatiale et ses ornements tendent à montrer qu’au moment de son édification, au XIe siècle, ses commanditaires avaient eu pour ambition de se référer au passé carolingien. Pour ce faire, la communauté monastique a  élaboré une solution originale en convoquant des formes architecturales typiques du IXe siècle, ou encore en remaniant le trésor de l’abbaye ; le monument participant d’une réécriture de son histoire.

     

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