L’atelier interdisciplinaire, obligatoire en Master 1, est proposé aux étudiants de Master 2 comme initiation à la recherche. Il est ouvert aux étudiants extérieurs à l’université de Poitiers, aux étudiants de licence et aux auditeurs libres. Les journées sont organisées selon des thématiques qui traduisent ou enrichissent, grâce à des chercheurs invités, les axes scientifiques du laboratoire et leurs outils.

Coordination Pierre-Marie Joris :  pierre.marie.joris@univ-poitiers.fr

Les conférences et ateliers se déroulent en salle Crozet du CESCM, excepté la journée du jeudi 3 qui a lieu à l’espace Mendès France et la conférence du soir à la Médiathèque François-Mitterrand.


Lundi 30 septembre

10h15-12h / Introduction générale

  • Présentation du CESCM & des axes de recherche, par Martin AURELL (Directeur du CESCM)
  • Le SCD (Service commun de documentation) de Poitiers et le CESCM dans les réseaux sociaux, par Vanessa ERNST-MAILLET (CESCM-CNRS),  Yvan HOCHET & Yann PICHON (BU Michel Foucault)

14h30/16h – Atelier d’ouverture

  • Modalités et développement de l’habitat rural dans le Poitou (Ve-XVe siècles) : l’exemple du site de Faye-sur-Audin (79), par Emmanuel BARBIER (INRAP Grand Sud Ouest ; membre associé du CESCM)

 

16h30/18h – Conférence d’ouverture

Le souffle de Dieu. L’énergie dans la liturgie et l’art du Moyen Âge, par Éric PALAZZO (CESCM)

18h – Pot d’ouverture (JANUA/CESCM)

Mardi 1er octobre

 

  • 10h/12h – Le matin des jeunes chercheurs, par l’Association JANUA
  • Émilie MARGAIX (Doctorante en Histoire), Les pupilles de la couronne anglaise de 1066 à 1215
  • Valentin LOUINEAU (Master 2, Mondes médiévaux), Croiser le fer… et les disciplines. Étudier les épées médiévales (XIe-XVe siècles)
  • Mehdi MONTET (Master 2, Mondes médiévaux), La conception de la royauté chez l’abbé Suger de Saint-Denis (1091-1151)
  • Alexandre NOGUERA (Doctorant en Histoire), La géographie au XVe siècle, une science au service de Charles VII
  • Camille PACCOU (Master 2, Mondes médiévaux), Les prophéties de Merlin de Geoffroy de Monmouth
  • Clément ARMAND (Doctorant en Archéologie), Du texte à la pierre … l’interdisciplinarité au service de l’étude d’une forteresse : le cas de Gencay.
  • 14h30/16h30 – Atelier de l’anglais ancien : philologie et application, l’exemple des traductions, par Stephen MORRISON (CESCM), Emmanuelle ROUX et Véronique SOREAU (membres associées du CESCM)

Mercredi 2 octobre

 

  • 9h15/10h45 – Liber et circuitus. La cité, le livre d’Évangiles et l’évêque (Troyes au XIIIe siècle), par Cécile VOYER (CESCM)
  • 11h/12h – Photothèque du CESCM. L‘image médiévale : source et ressource, par Carolina SARRADE (CESCM-CNRS) & Claire BOISSEAU (CESCM)
  • 14h15/15h45 – Les jeunes gens narrateurs des nouvelles du Décaméron de Boccace (mi XIVe s.) et les préceptes sanitaires, par Anne ROBIN (Univ. Lille/Centre d’études en civilisation, langues et lettres étrangères – EA 4074)
  • 16h/17h30 – Entre littérature et savoirs pragmatiques : les traités domaniaux (XIIIe-XIVe s.), par Harmony DEWEZ (CESCM)

 

Jeudi 3 octobre

Espace Mendès France

10h/12h30 et 14h/17h30

Histoire des sciences et des techniques au Moyen Âge

La culture des plantes: noms, savoirs, usages au Moyen Âge

Programme détaillé en fin de billet.

 

18h30 – Médiathèque François-Mitterrand (en partenariat avec l’UFR Lettres & Langues)
Cycle des rendez-vous du Moyen Âge

Lettres acrobates : abécédaire et calligrammes dans les manuscrits du Moyen Âge

Marion UHLIG (Université de Fribourg, CH)

Thibaut RADOMME (Fonds national suisse de la recherche scientifique)

Vendredi 4 octobre

 

  • 9h30/12h15 – Jeux de lettres et d’esprit : la poésie manuscrite en français (XIIe-XVIe siècle),  par Marion UHLIG (Univ. Fribourg),  Olivier COLLET (Univ. Genève), Yann GREUB (Atilf Nancy-Univ. Neuchâtel (CH), Thibaut RADOMME  Attaché de recherche (Univ. Fribourg), David MOOS (Doctorant Univ. Fribourg), Pierre-Marie JORIS (CESCM)
  • 12h15/13h30 – Buffet offert par le CESCM (inscription le lundi 30/09)
  • 13h30/16h30 – Atelier d’épigraphie : regards croisés sur la lettre, par Cécile TREFFORT (CESCM), Estelle INGRAND-VARENNE (CESCM-CNRS) & Robert FAVREAU (CESCM), avec la participation de l’équipe de recherche « Jeux de lettres et d’esprit »

Programme du jeudi 3 octobre

Espace Mendès France

10h00-17h30

La culture des plantes: noms, savoirs, usages au Moyen Âge

Le savoir sur les plantes au Moyen Âge est assurément l’un des plus vulgarisés dans les reconstitutions des jardins des simples ou par les enluminures nombreuses qui représentent fleurs et végétaux. La journée s’intéressera plutôt aux tentatives de classifications qui sont faites dans les écrits français et latins : cela peut passer par leurs dénominations, ou des taxinomies transmises ou créées, qu’il s’agisse de plantes vues au quotidien, exotiques, ou chargées de croyances diverses. La plante est sans doute l’un des objets naturels qui amène le plus la confrontation entre le savant et la gent commune, et les échanges entre savoir hérité et lettré et connaissances nées de l’observation, entre usages latins et pratiques du vernaculaire.

9h30 : Accueil

10h : Mot de bienvenue par Didier Moreau, Directeur de l’Espace Mendès France et Martin Aurell, Directeur du Centre d’études supérieures de civilisation médiévale, Université de Poitiers.

10h15 : Introduction par Joëlle Ducos, Professeur, Sorbonne Université.

10h30-11h15 : Noms, culture et usages des plantes : en quête du savoir des vilains, par Fleur Vigneron, Maître de conférences, université de Grenoble.

Les traités sur les plantes déroulent toutes sortes de renseignements sur leurs noms et leurs usages dans différents domaines mais oublient souvent de rapporter ce qu’en savent les hommes des campagnes. Quant aux textes littéraires, ils affichent régulièrement un parfait mépris pour les vilains, comme on dit en ancien français. Pietro de’ Crescenzi, auteur italien du premier grand traité d’agriculture du Moyen Âge, adopte une attitude quelque peu différente, puisqu’il mentionne parfois les pratiques des paysans, sans être forcément dans un esprit de dénigrement. On proposera de partir en quête des savoirs ruraux ou d’une image du monde rural, en cherchant les traces que nous livrent les écrits scientifiques et littéraires. Le regard des auteurs sur les paysans les résume notamment dans un végétal emblématique qu’on pourra plus particulièrement étudier : l’ail, appelé aussi « le triacle aux laboureurs », selon les mots de Pietro de’ Crescenzi.

11h15-11h30 : Questions

11h30-12h15 : Palmier, arbre à baume et pomme d’Adam. Décrire les arbres exotiques dans les encyclopédies médiévales (XIIIe-XVe siècle), par Alice Laforêt, Archiviste-paléographe et Conservatrice à la Bibliothèque nationale de France.

Les rivages lointains et la flore qui s’y épanouit suscitent l’intérêt des naturalistes médiévaux : les arbres « aromatiques », « d’Inde », « d’Orient » ou « d’outremer » sont nombreux parmi les pages des grandes compilations encyclopédiques réalisées au cours du XIIIe siècle. Ces ouvrages ont pour ambition de donner à voir, de façon ordonnée, l’ensemble du monde naturel. La catégorisation et la description des arbres exotiques constituent ainsi un enjeu pour les compilateurs. Cette flore n’est en effet jamais directement connue des auteurs, qui doivent composer avec des sources multiples ainsi qu’avec l’importante dimension symbolique de ces végétaux : les arbres du paradis terrestre sont en effet les arbres exotiques par excellence dans l’imaginaire médiéval. Du palmier à l’arbre à baume, les procédés de description de ces arbres à la fois lointains et familiers en révèlent beaucoup sur les méthodes de travail des naturalistes médiévaux ainsi que sur leur appréhension raisonnée d’une nature au caractère souvent merveilleux.

12h15-12h30 : Questions

12h30-14h : Repas

14h-14h45 : Éco-logiques du savoir et de la nature : monde végétal et monde animal dans les textes médiévaux, par Yoan Boudes, Doctorant, Sorbonne Université.

Si le texte de la Genèse place bien l’homme en grand « jardinier de la nature » et semble lui subordonner l’ensemble des règnes naturels de la Création, des relations n’existent pas moins entre ces différents règnes, qui se croisent et s’articulent dans des rapports divers et complémentaires au sein du monde naturel. Ainsi, les plantes, leur science, leur usage et leur culture peuvent, à bien des égards, ne pas être l’apanage seul de l’homme : les bêtes, elles aussi, peuvent exploiter et connaître le monde végétal. Les oiseaux présents dans les reverdies printanières ou les belettes botanistes de Marie de France semblent en témoigner : la faune peut ainsi entrer en conflit, en harmonie ou même en hybridité, avec la flore.

En convoquant textes littéraires et textes de savoir, pour la majorité rédigés en français entre le XIIe et le XIVe siècle, on pourra chercher à comprendre et définir ces diverses relations entre le monde végétal et le monde animal, dont l’homme se retrouve parfois exclu, pour mieux apprécier la culture végétale de l’époque médiévale. Construites dans le cadre d’une poétique de la nature et sans doute reflet d’une conception globale de la Création, ces dynamiques seront pour nous l’occasion de voir comment savoir et maitrise des plantes sont aussi parfois le fait d’une culture animale, qui pourra nous inviter à penser à la dynamique écologique générale de la nature médiévale, tissant des liens entre ces différents acteurs.

14h45-15h : Questions

15h-15h45 : Vraies et fausses étymologies dans la botanique, par Joëlle Ducos, professeur, Sorbonne Université.

Nommer c’est connaître, si l’on en croit la conception du langage largement diffusée par Isidore de Séville. Les dénominations de plantes entre latin et langue vernaculaire donnent lieu à des variations mais aussi à des développements autour d’une étymologie vraie ou supposée. C’est autour de ces tentatives de rapprochements et de classifications que se construisent des tentatives des description et de taxinomie.

15h45-16h : Questions

16h-16h15 : Pause

16h15-16h45 : La place des plantes dans la materia médicale au Moyen Âge, par Laurence Moulinier-Brogi, Professeur, université de Lyon II.

L’importance du règne végétal dans la pharmacopée du Moyen Âge va croissant d’un bout à l’autre de la période, et peut être rattachée à des phénomènes eux-mêmes liés : la connaissance de nouvelles espèces à la suite des grands mouvements de traductions de l’arabe au xiie siècle, leur introduction progressive dans la flore d’Occident, et la part qui va decrescendo des substances animales, sans pour autant disparaître. On tentera de donner un aperçu des différents emplois médicinaux des plantes d’après une sélection de textes, notamment d’écrits médicaux composés à Salerne au XIIe siècle.

16h45-17h : Questions

17h-17h30 : Conclusions, par Joëlle Ducos & Pierre-Marie Joris, Maître de conférences, université de Poitiers-CESCM.

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