Définition des champs iconographiques
Les indications ci-dessous ne concernent que la partie iconographique de la fiche d'indexation. Celle-ci devra aussi comporter des indications de catalogage des oeuvres, mais la nature de celles-ci varie selon qu'il s'agisse de manuscrits, de sculptures, de peintures murales ou d'autres supports encore (nous donnons plus loin à titre indicatif un exemple relatif aux manuscrits).
Les descripteurs iconographiques sont répartis entre plusieurs champs dont on trouvera une définition ci-dessous. Cette structure présente des avantages et des inconvénients. Parmi les avantages, elle facilite le travail d’indexation et réduit les risques d’oublis. Elle limite le caractère hétéroclite des listes de termes, en particulier quand le travail informatique permet des recherches à partir des index des différents champs. Enfin, elle permet d’utiliser des homographes dès lors qu’ils figurent dans des champs différents (par exemple, on distinguera aisément CASTOR en « personnages » et CASTOR en « Éléments naturels » ou encore FLÉAU en « Thèmes » et en « Objets »). En revanche la division en plusieurs champs a l’inconvénient de créer des délimitations parfois un peu artificielles, qui peuvent laissent l’utilisateur perplexe (on tentera plus loin d’établir des conventions aussi claires que possible). Cette difficulté peut être contournée dans la mesure où le programme informatique intègre la possibilité d'une interrogation multichamps.
SUJET : énoncé bref résumant les principaux aspects de l’image, soit à l’aide des dénominations iconographiques conventionnelles (Annonce aux bergers, Cène, buisson ardent, …), soit par le recours à une syntaxe minimale codifiée dont les détails sont précisés plus loin.
THÈMES : descripteur exprimant les actions ou les états représentés dans l’image. Dans le cas d’images non-narratives, peuvent être indiqués le type de savoir ou la nature de la représentation (« géométrie », « schéma », « plan »,…). N.B. : Il s’agit ici de substantifs isolés et en aucun cas des dénominations conventionnelles des thèmes iconographiques (du type « flagellation du Christ »).
PERSONNAGES : noms propres ou substantifs identifiant tout type de figure anthropomorphe (personnages divins, surnaturels, historiques, légendaires, littéraires,...).
NATURE ET LIEUX : descripteurs relatifs au monde naturel (cosmos, cycle de l’année, terre, monde végétal et animal, corps humain,…). Nature et surnature étant faiblement distinguées au Moyen Age, on inclut ici les manifestations surnaturelles prenant la forme des éléments naturels (« nuée », « lumière-rayon »,…). Sont intégrés dans ce champ les noms propres de lieux géographiques, ainsi que les noms de lieux symboliques (« paradis »,…). Les noms de lieux géographiques sont indiqués chaque fois que l’image comporte une composante destinée à désigner un lieu, même si cette composante est minime et si le lieu n’est identifiable que par le contexte de la scène (par exemple une maison pour Bethléem ou un rocher pour le mont des Oliviers).
OBJETS ET ARCHITECTURE : descripteurs relatifs aux éléments fabriqués ou transformés par l’homme (de l’objet le plus simple jusqu’à la ville). On y inclut bien sûr les manifestations surnaturelles qui recourent à de tels objets ou éléments architecturaux (par exemple un phylactère tenu par un ange, ou le siège de Dieu).
INSCRIPTION : on indique dans ce champ le texte de toutes les inscriptions figurant dans l’image ou sur son cadre et, pour les manuscrits, uniquement les inscriptions figurant dans l’image.
LE CHAMP « INSCRIPTION »
On indique dans ce champ le texte de toutes les inscriptions figurant dans l’image ou sur son cadre et, pour les manuscrits, uniquement les inscriptions figurant dans l’image (et non celui des rubriques du texte illustré).
On admet une exception pour les inscriptions donnant le nom des personnages ou des lieux ayant été identifiés dans les champs correspondants, ainsi que les formules liées aux thèmes les plus courants (Ave Maria... dans l’Annonciation). Il n’est toutefois pas exclu d’opter pour une indication systématique de ces inscriptions.
( ) : on peut indiquer, entre parenthèses, non pas le texte même de l’inscription, mais sa signification générale. Exemple : (noms des nations universitaires)
INSTRUCTION : on indique par ce descripteur la présence d’instructions portées sur le parchemin à l’intention de l’enlumineur (couleurs...).
TYPES D’IMAGES PARTICULIERS
Certaines images ne sont ni des miniatures, ni des lettres. L’indication du type d’image concerné apparaît dans le champ « Thèmes » :
CARTE : représentation de la surface de la Terre PLAN : représentation au sol d’un édifice ou d’une ville SCHÉMA : représentation d’un ensemble de relations sous une forme graphique, généralement à caractère scientifique ou généalogique. Peut être précisé par un autre descripteur indiquant le domaine concerné : GÉOMÉTRIE, ASTRONOMIE, GÉNÉALOGIE TABLE : présentation de données sous forme de tableau ; peut être précisé par ASTRONOMIE. Éventuellement, on précisera en Sujet : TABLE DE CANON. CALENDRIER : page comportant des indications (liturgiques, astronomiques...) en face de chaque jour du mois.
PONCTUATION ET FORME DES DESCRIPTEURS
SINGULIER/PLURIEL
Les descripteurs sont toujours utilisés au singulier, même si l’élément concerné apparaît dans l’image en nombre supérieur à un. Quelques exceptions : certains termes désignant nécessairement un ensemble ou un groupe sont toujours au pluriel : par exemple, « vierges sages », « points cardinaux », « Grâces ».
L’ARTICLE
Aucune utilisation de l’article n’est retenue, sauf en « Sujets ». Dans ce champ, il peut être utilisé à l’intérieur de la phrase, mais jamais en tête de sujet.
LES PARENTHÈSES
L’utilisation des parenthèses, dans le sujet, est aussi limitée que possible. On lui préfère l’usage des deux points ( « : » ).
LE TIRET
Il est utilisé :
1) lorsque la langue française le prescrit (sage-femme, arc-en-ciel) 2) lorsque l’ordre normal d’un groupe nominal est inversé: « Dieu-main » (pour main de Dieu), « feu-Iangue », « apôtres-12 »,...
On ne l’utilise pas lorsque le groupe de mots suit l’ordre normal: « vieillard de l’Apocalypse », « duc de Berry », « arbre de vie ».
MINUSCULES/MAJUSCULES
Tous les descripteurs sont en minuscules (avec les accents, les trémas et les cédilles). On n’emploie pas de majuscule en tête d’un descripteur (« conversion » et non « Conversion »), ni en tête des sujets. Afin de limiter les risques d’erreurs, l’usage des majuscules est aussi réduit que possible. Elles sont maintenues seulement en tête des noms propres ( « saint Augustin », « Jérusalem » ), pour certaines figures surnaturelles ou bibliques (Dieu, Vierge, Satan, Esprit-Saint, Agneau divin, Pharaon), ainsi que pour les personnifications (Mort, Eglise), mais non pour les noms de peuples.
POINT D’INTERROGATION
Le point d’interrogation indique une incertitude sur la pertinence du descripteur qui le précède. Le descripteur est suivi d’un espace puis du « ? ».
Ex. : Charles V ?
Remarque : « saint ? » désigne une personne dont la sainteté n’est pas un caractère certain (et non un saint dont l’identité ne peut être précisée ; dans ce cas, on aura « saint », ou éventuellement « saint Pierre ? »).
CATALOGAGE DES MANUSCRITS
Sans que cet aspect fasse partie à proprement parler du TIMEL, on donne ici un exemple possible d'une fiche de catalogage des manuscrits. Mais chaque utilisateur pour les adapter en fonction de ses objectifs et de ses exigences.
Numéro d’image : chaque fiche doit porter un numéro de référence
Lieu de conservation : ville, établissement de conservation
Cote : fonds et cote du manuscrit
Folio : folio de l’image indexée
Auteur : auteur de l’ouvrage illustré
Titre : titre de l’ouvrage illustré
Référence : partie concernée de l’ouvrage illustré (Livre biblique, chapitre de l’ouvrage,...)
Date : Le mode d’indication de la datation du manuscrit dépendra des possibilités du programme informatique. Si celui-ci peut effectuer des recherches sur des fourchettes numériques, on indiquera la date en clair (1428, ou 1200-1225). Dans le cas contraire, on pourra opter pour une codification admettant une précision par quart de siècle : les deux premiers chiffres indiquent le siècle, le troisième la moitié du siècle concernée, le quatrième le quart de siècle à l’intérieur de cette moitié. Ex. : 14 (datation au XIVe s., sans autre précision) ; 12-2 (seconde moitié du XIIe s.) ; 13-22 (dernier quart du XIIIe s.).
Provenance : provenance du manuscrit. On peut s’en tenir à une codification par pays, mais aussi lui adjoindre d’éventuelles précisions (type : Paris, Mont-Cassin,...)
LE CHAMP « DÉCOR SECONDAIRE »
On donne également quelques indications qui permettent une classification sommaire du décor secondaire que l'on rencontre dans les manuscrits.
Le type d’élément décoratif est indiqué par les codes suivants (on pourra, après avoir utilisé ces codes lors du travail d’indexation, les traduire en clair, pour l’utilisateur) :
- LO : lettre ornée.
- MO : monogramme (plusieurs lettres imbriquées).
- IO : incipit orné (série de plusieurs lettres présentant un fort degré d’ornementation) ou frontispice orné.
- LH : lettre historiée (contenant une scène ou une figure donnant lieu à une identification iconographique).
- MG : décor ornant les marges de la page.
- AR : on indique ainsi la présence d’armoiries ou d’un emblème, soit au sein du décor, soit dans l’image principale.
Le type de décor, aussi bien pour les lettres que pour les marges, est précisé par les codes suivants:
- FI : décor filigrané.
- GE : décor géométrique.
- VE : décor végétal.
- ZO : décor zoomorphe.
- AN : décor anthropomorphe.
Pour une même lettre, plusieurs de ces éléments peuvent être associés.
Si un élément végétal, zoomorphe, anthropomorphe (ou encore un objet) peut être identifié plus précisément, on l’indique dans le champ concerné (par exemple, LION, PAPILLON en « Nature », SOLDAT en « Personnages »)
En revanche, on ne décrit pas les figures représentées dans les armoiries
Lorsqu’une lettre ou un décor marginal est associé à une miniature, on apportera ces précisions sur la même fiche documentaire EXEMPLES D’INDEXATION COMMENTÉS
1. FICHE D’INDEXATION DU MARTYRE DE SAINTE CATHERINE
NUMERO : ...
LIEU : Mâcon, Bibliothèque municipale
COTE : 3
FOLIO : 71
AUTEUR : Jacques de Voragine
TITRE : Légende dorée
REFERENCE : sainte Catherine (Pléïade, p. 975-985)
DATE : 15-21
PROVENANCE : F
SUJET : châtiment divin frappant les bourreaux de sainte Catherine
DECOR SECONDAIRE :
THEMES : ordre/martyre/prière/apparition/châtiment/fléau/destruction/miracle/peur/mort.
PERSONNAGES : Maxence/empereur romain/conseiller/sainte Catherine/reine/soldat/bourreau/ange
NATURE ET LIEUX : paysage/arbre/feu/grêle ?/vent/foudre ?
OBJETS ET ARCHITECTURE : ville/couronne/sceptre/roue/marteau/épée/casque/armure/heaume/bâton
INSCRIPTIONS :
COMMENTAIRES
Le travail d’indexation comporte deux volets : la compréhension de l’iconographie représentée, le choix des descripteurs les plus adaptés. Sans qu’il soit possible de dissocier nettement les deux aspects, on commence nécessairement par une estimation initiale du sujet iconographique. On évalue alors les difficultés de compréhension et on décide s’il est ou non nécessaire de se référer au texte illustré (ce qui dépend également des compétences de l’indexeur).
Dans l’exemple choisi, on identifie facilement le martyre de sainte Catherine ; mais la lecture du chapitre de la Légende dorée peut être utile pour identifier certains éléments ou personnages.
Bien que le champ « Sujet » figure en tête de la fiche iconographique, il est préférable de le remplir en dernier, à titre de synthèse. Pour le reste, on procède dans l’ordre des champs.
DÉCOR SECONDAIRE : aucune lettre ou décor marginal n’est ici associé à la miniature. Le champ reste vide.
THÈMES : ORDRE (la position de l’empereur suggère qu’il est l’ordonnateur du martyre, même si son geste est moins caractéristique que dans d’autres miniatures).
MARTYRE (bien que la scène ne montre aucune souffrance effectivement infligée à la sainte, ce terme peut être utilisé; il évoque la volonté de persécution, qu’elle soit ou non efficace).
PRIÈRE (geste de la sainte).
APPARITION de l’ange.
CHATIMENT infligé aux bourreaux.
FLÉAU (la forme donnée au courroux céleste étant ambiguë, on utilise ce terme, susceptible de recouvrir différentes manifestations atmosphériques violentes).
La DESTRUCTION de la roue est l’effet d’un MIRACLE.
PEUR (attitude du personnage à gauche de la sainte).
MORT des bourreaux.
PERSONNAGES :
MAXENCE (le texte permet ici d’identifier le souverain). On n’oubliera pas de faire suivre le nom propre par la fonction : EMPEREUR ROMAIN (le César de la Tétrarchie est bien considéré comme empereur).
Sainte CATHERINE (la précision « D’ALEXANDRIE » est inutile; cf. liste alphabétique des « Personnages » ). La présence de la couronne invite à préciser son statut : REINE.
Sont également présents : CONSEILLER, SOLDAT, BOURREAU, ANGE (les descripteurs sont toujours au singulier).
NATURELS ET LIEUX :
PAYSAGE (indique un type général de représentation utilisé ici dans le fond de la miniature). Sa présence n’exclut pas de mentionner les éléments plus précis, ici ARBRE.
Outre le FEU, la manifestation divine émanant de l’ange prend une forme ambiguë : les descripteurs VENT, FOUDRE et GRELE sont suivis d’un point d’interrogation.
Aucun nom propre de lieu n’est susceptible d’être indiqué dans cette scène, bien qu’on sache qu’elle se déroule en Egypte (la présence de cette image dans une interrogation portant sur le thème « Egypte » ne serait pas pertinente).
OBJETS ET ARCHITECTURE :
VILLE (terme préféré à « Château »).
Les autres objets sont identifiés sans difficulté.
INSCRIPTIONS : aucune inscription ne figure dans cette image.
SUJET : On pourrait opter pour un sujet faisant mieux apparaître qu’il s’agit du martyre de sainte Catherine (« martyre de sainte Catherine et bourreaux victimes du châtiment divin »). Le sujet retenu, plus léger, laisse néanmoins percevoir cet aspect. Il se concentre sur l’action principale de l’image. Par ailleurs, la présence du souverain est négligée dans le sujet, dans la mesure où celle-ci est déjà chargée (dans une image plus simple, on aurait indiqué « X ordonnant la décapitation de Y »).
2. FICHE D’INDEXATION DE L’« IDOLÂTRIE DE SALOMON »
(cliché Bibl. Vaticane) NUMÉRO : ...
LIEU : Vatican, Bibliothèque Vaticane
COTE : Reg. Lat. 25
FOLIO : 144v
AUTEUR :
TITRE : Bible moralisée, en français
RÉFÉRENCE : Qo [Ecclésiaste]
DATE : 15-11
PROVENANC : F
SUJET : idolâtrie de Salomon
DÉCOR SECONDAIRE :
THÈMES : écriture/désignation/tentation/idolâtrie
PERSONNAGES: Salomon/roi d’Israël/reine
NATURE ET LIEUX :
OBJETS ET ARCHITECTURE : idole/colonne/bouclier /lutrin/ siège/ calame/ grattoir /écrit/ couronne
INSCRIPTIONS :
3. FICHE D’INDEXATION DES MERVEILLES D’ALEXANDRE
NUMÉRO : …
LIEU : Vatican, Bibliothèque vaticane
COTE : Reg. lat. 538
FOLIO : 138v
AUTEUR : Vincent de Beauvais
TITRE : Miroir Historial, traduit en français
RÉFÉRENE : Des merveilles que Alexandre vit en Inde
DATE : 14-2
PROVENANCE : F
SUJET : Alexandre le Grand à table et son armée combattant des animaux fantastiques
DÉCOR SECONDAIRE :
THÈMES : repas/combat
PERSONNAGES: Alexandre le Grand/roi de Macédoine/soldat
NATURE ET LIEUX : arbre/rivière/dragon/aigle/animal terrestre/animal fantastique /bicéphale /feu/ sang/Inde
OBJETS ET ARCHITECTURE : tente/torche/couronne/table/couteau/coupe/assiette/pain/épée/bouclier /lance/ armure/heaume
INSCRIPTIONS :
COMMENTAIRES
La miniature seule ne permet pas d’identifier le sujet iconographique. Une fois connu le chapitre du Miroir historial auquel se réfère l’image, sa compréhension ne pose plus de difficulté majeure.
THÈMES:
REPAS : la présence d’un personnage devant une table garnie de vaisselle, et éventuellement de mets, justifie l’emploi de ce descripteur ; il est inutile de chercher à déterminer si l’action de manger est effectivement figurée. COMBAT : ce terme désigne généralement un conflit entre humains. On le retient ici, plutôt que celui de CHASSE, en raison du caractère militaire des personnages. En outre, moins chassés que combattus, les animaux semblent évoquer le caractère inquiétant des contrées orientales).
PERSONNAGES : On n’oubliera pas ici le surnom permettant d’identifier le souverain, ni l’indication de son titre précis.
NATURE ET LIEUX : En l’absence de véritable lointain, le descripteur PAYSAGE est ici inutile. On identifie les éléments précis: ARBRE, RIVIERE.
On tente d’identifier les espèces animales : AIGLE, DRAGON. Pour celles qui ne peuvent l’être : ANIMAL TERRESTRE.
La créature bicéphale est indexée par les termes ANIMAL FANTASTIQUE et BICEPHALE.
FEU à l’extrémité des torches.
SANG coulant du dragon.
INDE est ici indiqué. On n’en voit cependant aucun lieu spécifique. Néanmoins, l’image évoque la nature même d’un lieu géographique, oriental, lointain et merveilleux.
OBJETS : TABLE / on n’indique pas la présence de la nappe.
On détaille les objets figurés sur la table, lorsqu’ils sont identifiables : ASSIETTE, COUPE, PAIN, COUTEAU.
On détaille également les pièces principales d’armement: ÉPÉE, BOUCLIER, LANCE, ARMURE, HEAUME.
SUJET : la miniature comporte deux parties nettement distinctes et d’égale importance. Le sujet doit en rendre compte, ce qui ne pose pas de difficulté ici, dans la mesure où il s’agit d’actions simples. (On note qu’on cherchera à toujours utiliser, dans le sujet, une dénomination des personnages où des éléments identique à celle qui figure dans le champ correspondant. On évitera en particulier d’abréger le nom des personnages)
SUJETS :
La fiche d’indexation comporte un sujet, énoncé bref et contrôlé, résumant les principaux aspects de l’image. Elle n’en est pas la description. Dans les images complexes, elle ne saurait nommer tous les éléments constituants et doit s’en tenir au thème principal. Elle ne fait parfois qu’effleurer la signification de l’image (en particulier pour les thèmes bibliques –supposés connus –, un énoncé conventionnel suffit à évoquer une signification complexe).
Par définition, les informations contenues dans le sujet reprennent une partie des descripteurs intégrés dans les autres champs. Elle ne fait cependant pas double emploi dans la mesure où elle a l’avantage de donner une intelligibilité immédiate de l’image – même lorsque celle-ci n’est pas vue –, ce que les descripteurs éclatés ne permettent pas toujours. Le sujet répond donc davantage à l’un des deux objectifs de l’indexation (intelligibilité minimale de l’image), tandis que les autres champs s’avèrent plus efficaces pour l’interrogation (il est cependant souhaitable de pouvoir interroger le champ «Sujets »).
Pour satisfaire l’objectif ci-dessus, on sera attentif, dans la rédaction des sujets, au point de vue d’un utilisateur ne voyant pas l’image. Ainsi, hors contexte, un sujet comme « Adoration de la bête » est peu explicite, mais il suffit d’indiquer « Adoration de la bête de l’Apocalypse » pour qu’elle devienne beaucoup plus évocatrice.
On trouvera ici les sujets normalisés les plus usuels. Le domaine biblique (Ancien et Nouveau Testament) a été traité aussi systématiquement que possible. Des images rares peuvent néanmoins donner lieu à des sujets supplémentaires et des variations iconographiques peuvent conduire à modifier ou adapter certains d’entre eux. On évitera cependant le plus possible de céder à cette tentation, qui risque de mener à une prolifération des énoncés.
Ajoutons que certains sujets élémentaires mais nécessaires n’ont pas été systématiquement indiqués ici (du type « apparition d’un ange à ...», ou encore « ...tenant un phylactère », ou « Salomon, roi d’Israël »).
En dehors du domaine biblique, on ne peut proposer une normalisation de touts les sujets. On s’est contenté d’indiquer la structure des sujets les plus usuels, concernant notamment la liturgie, les usages de l’écriture et de la parole, l’astronomie et les domaines scientifiques, ainsi que, pour le droit, celles du Décret de Gratien.
Dans les fiches de certains sujets, on trouvera des indications concernant les descripteurs à utiliser dans le champ « Thèmes » (abrégé Th. ; il s’agit d’orientations générales à adapter selon les variantes iconographiques). Lorsque les « Thèmes » sont évidents et décalquent le contenu du sujet, ils n’ont pas été indiqués.
RÈGLES SYNTAXIQUES GÉNÉRALES
On privilégie toujours la structure la plus courte possible.
On n’utilise jamais d’article en tête de sujet.
Le sujet commence par une minuscule, sauf s’il s’agit d’un nom propre (on ne tiendra pas compte des majuscules placées dans les listes qui suivent pour des raisons de présentation).
STRUCTURE 1 : X (exemple : « Trinité »)
Si l’image figure un personnage seul, sans action particulière, le sujet se limitera à l’énoncé de son nom (exemple: « Saint Matthieu »). S’il tient un objet, sans autre action, ceci pourra être indiqué (exemple: « Saint Augustin tenant un livre »). Le nom du personnage ou du groupe peut être précisé par une épithète « David musicien » permet d’éviter « David jouant de la musique »).
STRUCTURE 2 : X et Y (exemple : Alexandre et Aristote)
Cette structure est largement exploitée. Si deux personnages sont l’un à côté de l’autre, on la préfère à une expression du type « discussion entre Alexandre et Aristote ». Dans le cas d’un thème iconographique connu, elle dispense d’expliquer davantage l’action « Joseph et la femme de Putiphar », « Suzanne et les vieillards » ).
Variantes: « X devant Y », « X parmi Y » « Christ parmi les docteurs ») Cas particulier : « Vierge à l’enfant ».
STRUCTURE 3 : type « Mariage de X et Y »
Est utilisée avec des substantifs comme mariage, rencontre, combat, séparation... (cette structure rend inutile l’emploi des formes réfléchies du type « X et Y se mariant »).
L’emploi des conjonctions et prépositions est aussi limité que possible: « rencontre d’Isaac et Rébecca » et non « et de Rébecca »
Avec « combat », on utilise uniquement la tournure: « combat entre X et Y » (et non « de X et Y », « de X contre Y » ). L’usage des articles sera aussi limité que possible ( « combat entre Grecs et Troyens » ).
STRUCTURE 4 : type « Destruction de Sodome »
On utilise cette structure lorsque l’agent de l’action n’est pas visible ou lorsqu’il est sous-entendu de façon évidente.
STRUCTURE 5 : Sujet + Participe + Complément
On utilise de préférence le participe présent («Isaac bénissant Jacob »). Dans certains cas, le participe passé s’impose néanmoins « Joseph vendu par ses frères » ).
La structure du type « Bénédiction de Jacob par Isaac » est peu utilisée (on lui préfère l’usage du participe). Exception : les participes du verbe « oindre » étant particulièrement inélégants, on opte pour « Onction de David par Samuel ». Voir aussi ci-dessous, ce qui concerne « apparition »
Variante à double complément: « Esaü vendant son droit d’aînesse à Jacob »
STRUCTURE 6 : « X et le/la ...» (type « Moïse et les bâtons changés en serpents » )
Cette structure peut permettre de synthétiser un événement complexe
CHOIX ENTRE LES STRUCTURES 4 ET 5
En règle générale, la structure 5 sera préférée :
En particulier lorsque le sujet comprend trois éléments (deux personnages mis en rapport par l’action) :
ex. : « Lamek tuant Caïn » et non « Meurtre de Caïn par Lamek » ou « Caïn tué par Lamek ».
« saint Michel triomphant du dragon » [exclu : « écrasant le »] et non « triomphe de saint Michel sur le dragon » ou « dragon écrasé par saint Michel ».
PRÉDICATION : « saint Paul prêchant » et non « Prédication de saint Paul » (de façon à unifier avec les sujets du type « saint Paul prêchant aux hébreux » )
« saint Matthieu écrivant ».
Cas particulier : « roi en prière » (plutôt que « roi priant » ou « prière d’un roi » )
La structure 4 sera surtout utilisée lorsque le sujet ne retient que deux éléments :
Lorsque l’un des termes de l’action n’est pas clairement identifiable ou lorsqu’il est implicite dans l’image : « Destruction de Sodome » (Dieu en est l’auteur, mais il n’est pas nécessairement représenté) ; « Décapitation de saint Paul » (l’usage de la structure 5, « bourreau décapitant saint Paul », n’ajouterait rien).
Dans certains thèmes iconographiques courants : « Meurtre d’Abel », « Sacrifice d’Abraham ».
Exception : APPARITION. On utilise exclusivement la structure « Apparition de X à Y » (et non « X apparaissant à Y », ou « Y ayant une apparition de X » )
REMARQUE LEXICALE
On évitera le plus possible de commencer un sujet par un terme n’apportant aucune information spécifique (il est souhaitable au contraire que la position d’un sujet dans la liste alphabétique d’ensemble, produite par la base de données, soit fondée sur un élément significatif et discriminant) :
Les termes très généraux se référant au genre de la représentation, comme « scène », « image » ou « figure » seront écartés, sauf cas exceptionnel.
« homme », « femme », « personnage », « groupe » seront évités, dans la mesure du possible. Plutôt que « homme chassant un cerf », on optera pour « chasse au cerf » ; « auteur (ou scribe) écrivant » sera préféré à « homme écrivant ».